Héros de la Résistance


Les liaisons radio étaient vitales pour les réseaux, mais leur vulnérabilité était grande. Les allemands avaient des équipes  de repérage très performantes. Le danger était considérable : L'espérance de vie d'un opérateur radio était estimée à trois mois maximum.

Le 13 janvier 44, le réseau a été repéré, les Allemands arrêtent Guy Bieler et  Yolande Beekman au café le Moulin Brûlé à Omissy. Tous deux sont torturés au quartier général de la Gestapo mais ils ne cèdent pas.



Seront également arrêtés le même jour Monsieur et Madame Tixier les  propriétaires du café  ainsi qu'Arthur Van Roekeghem qui s'était rendu à ce rendez-vous.

Dans la semaine qui suivra le reste du réseau tombera. Du matériel radio appartenant à Yolande Beekman est découvert au domicile de Laurent. Il sera conduit au siège de la Gestapo et confronté avec la radio-télégraphiste Lieutenant Mariette Beeckman, mais il ne parlera pas.

Chef d'inculpation : "boite aux lettre du réseau Tell et assistance à parachutistes alliés

Monsieur Tixier déporté à Mauthausen ne reviendra pas. Son épouse Germaine survivra à son internement à Ravensbruck.

Arthur Van Roekeghem, sera déporté à Mauthausen, il reviendra.

Monsieur Closset, qui a bien connu Arhtur Van Roekeghem, m'informe que ce dernier était en relation avec le Maquis de Saint-Algis. Maquis spécialisé dans la récupération des parachutages.

Sa fille Annie Van Roekeghem, m'a transmis le document suivant, qui donne la chronologie de cette funeste semaine, ainsi que les noms de beaucoup de membres du réseau. Ce document est extrait du livre de l'historien Roger Busseniers "la résistance dans le Saint Quentinois" écrit en collaboration avec son papa.





Maurice Dalongeville, agriculteur à Fonsomme et membre actif du Maquis de Mazinghien. Déporté le 6 avril à destination de Mauthausen, il sera gazé le 26 septembre 1944.

Ambroise Marolle, agriculteur à Fonsomme, Déporté à mauthausen, sera gazé à Hartheim le 17 août 1944.

Marthe Lefebvre et Alice Lamy, arrêtées le 15 janvier, ainsi qu'André Rozo, l'agent de liaison de l'Organisation Civile et Militaire, mouement de résistance

Octave Quincampoix (arrêté le 18 janvier) et Gérard Parent (arrêté le 17 janvier),  de Bohain,mourront également en déportation.

Déportés également : 'Source :Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Robert Justine de St Quentin. Mort en déportation à Mauthausen.
Leandre Mathias de Morcourt, Mort en Déportation à Melk.
Robert Beaumeister, déporté à Mauthausen. Rentré.
Ernest Patout, Déporté à Melk-Mauthausen. Rentré.
René Lefebvre de Bohain,déporté à Melk-Ebensee. Rentré.
Marcel Dubus né a Douai.Déporté à Melk-Ebensee.Rentré.
René Defontaine né à Douai. Déporté à Mauthausen. Rentré.
Paul Maguire né en 1907 à Roucourt. Déporté à Melk-Ebensee. Rentré.
René Vintras de Douai né en Moselle. Déporté à Mauthausen. Rentré.
Louis Bosio d'Escaudoeuvres.Déporté à Loïbl-Mauthausen. Rentré.
Adolphe Chartier né à Paris, habitant Cambrai.Gazé à Hartheim.
Du centre historique des archives de Caen et de Vincennes (remerciements à Lucette Berranger pour sa visite à Vincennes) le dossier de résistant de Laurent Mastias.
Lettre témoignage d'Eugène Cordelette de 1954 sur la participation au réseau :



PV de gendarmerie, audition témoignage  de Madame Tixier :
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PV de gendarmerie, audition d'Eugène Cordelette:






Laurent Mastias est déclaré "Mort pour la France". Il reçoit la croix de guerre avec palme et citation à l'ordre de l'armée le 14 janvier 1947.
Son corps repose, comme celui des autres morts du camp de Royallieu, dans une fosse, quelque part en forêt de Compiègne. Il n'a pas été possible de les localiser puisque les allemands ont détruit toutes les archives en quittant le camp (source : Madame la directrice du Mémorial).
"D'une intelligence et d'un cran admirable, niant avec vigueur ses attaches à la résistance, a fait preuve d'un grand courage poussé jusqu'à l'extrême sacrifice"


Laurent Mastias obtiendra également post-mortem le  l titre d'Interné de la Résistance carte 1.202.10027
Engagé au sein des FFC (Forces Françaises Combattantes) comme P1, puis P2 au moment de son incarcération. : 
Ce qui prouve qu'il n'était pas qu'un résistant occasionnel mais jouait un rôle relativvement important dans son réseau.
P1 : Agent de renseignement ou responsable qui travaille pour la résistance d'une manière habituelle.
P2 : Agent de renseignement ou officier responsable qui travaille en permanence pour la résistance. Ou il prend grade de Sous-Lieutenant.
il est promu Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume le 28 avril 1959.




André Guillaumot