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: du détournement de fonds et pire un vide juridique qui permet tous les abus .
La France était mieux gérée, avant ! Hélas !


Rocambolesque histoire de détournements au Pays du Vermandois



La coordinatrice du service Enfance et jeunesse est soupçonnée d’avoir mené une escroquerie dont le préjudice pourrait être de grande ampleur.

L'Aisne Nouvelle . Par Gregory BEUSCART | Publié le 20/12/2018



La communauté de communes du Pays du Vermandois a été victime d’une vaste opération de détournement de fonds et de matériel.

Nous avons eu des soucis, c’est même plus que des soucis, un manque à gagner, on l’appellera comme on veut.  » Lors de l’ouverture du conseil communautaire de mercredi soir, son président Marcel Leclère ne cache pas sa gêne et son désarroi. « Cela concerne notre coordinatrice enfance-jeunesse. J’ai dû prendre des mesures pour la licencier parce que nous nous sommes aperçus d’un certain nombre de malversations et de défauts de fonctionnement. » La raison ? Le président l’explique devant un auditoire médusé. « On s’est aperçu que les montants perçus par elle, et versés au Trésor public, ne correspondaient pas au nombre d’enfants réellement inscrits dans les accueils de loisirs sans hébergement (ALSH). Entre l’état de présence tel que donné par nos directeurs d’ALSH et celui donné par la coordinatrice enfance-jeunesse, il y a une centaine d’enfants qui manquent sur l’année 2018. Cela représente 5.165 euros qui n’ont pas été versés au Trésor public. »

Des factures de caméra Go pro, jacuzzis gonflables...



Mais ce n’est pas tout. Des chèques non déposés datant de 2016 et 2017, pour un montant de 6.276 euros, ont été retrouvés dans le bureau de la coordinatrice. Et si cela ne suffisait pas, de nombreuses factures de divers objets et denrées alimentaires ont été découvertes, mais dont les directeurs des centres loisirs n’ont jamais vu la couleur. C’est en tombant sur une de ces factures en octobre que les premiers soupçons sont nés, laissant apparaître un véritable inventaire à la Prévert de marchandises qui n’ont jamais été présentes dans les centres de loisirs  : saumon, macarons, barbecue, plusieurs friteuses, deux jacuzzis gonflables, une caméra Go pro, des chargeurs de téléphones… et une année de dosettes de café Senseo alors qu’il n’y a aucune cafetière de cette marque répertoriée !


Un élu s’est même étonné un jour de voir au club de football de Busigny (Nord) des lots offerts par la CCPV, ce qui n’a jamais été le cas.

Le centre de loisirs d’Hargicourt pas déclaré

Plus grave encore, deux autres griefs, de négligence cette fois-ci, sont reprochés à cette dame : la non-déclaration à la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) du du mois d’août 2018, et de l’Adobus à compter du 1er septembre 2018. « C’est-à-dire que l’on se trouvait en infraction, poursuit Marcel Leclère. S’il y avait eu un problème nous aurions été condamnés. »

Pour l’instant, la directrice financière de la CCPV a pointé toute l’année 2018. « Il faudra que l’on fasse la même chose sur les années précédentes », explique Marcel Leclère. La coordinatrice occupait cette fonction depuis 2016.

Afin que ce genre de dysfonctionnement ne se reproduise plus, une directrice des ressources humaines va être recrutée en janvier, afin que la personne qui cumulait actuellement les ressources humaines et les affaires financières puisse se concentrer exclusivement sur le second volet.

Pour l’instant, l’intérim est assuré par les collègues de celle qui est désormais ex-coordinatrice. Une affaire qui, comme l’indique le président de la CCPV, « laisse perplexe ». À tout point de vue.

Le président peut (enfin) porter plainte

Aussi incroyable que cela puisse paraître, Marcel Leclère n’avait, jusqu’à mercredi soir, pas le droit d’intenter des actions en justice au nom de la communauté de communes. « On l’a zappé sans faire attention, reconnaît-il humblement. Quand on a regardé dans les statuts, on s’est dit mince, on n’est pas dedans. » Un oubli d’autant moins compréhensible que tous les maires ont cette compétence. « Moi-même, en tant que maire de Bellicourt, je l’ai, poursuit-il. Une ligne a dû sauter. » Il a donc fallu faire voter une délibération en urgence pour que le conseil communautaire délègue la compétence d’ester en justice à son président. Cette délégation est étendue à l’ensemble des contentieux et procédures judiciaires ainsi qu’à la constitution en partie civile. Marcel Leclère va donc porter plainte au pénal contre son ancienne coordinatrice enfance et jeunesse, avec constitution de partie civile.

Certains élus, sous couvert d’anonymat, cachaient mal leur incompréhension devant cet oubli. « C’est incroyable de voir ça, n’importe quel maire quand il arrive s’assure qu’il peut poursuivre en justice. » Un autre était plus catégorique sur cette affaire et demandait la démission de Thierry Cornaille, vice-président en charge de la politique Enfance-Jeunesse.