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  Eppeville



Visite de la sucrerie !

Histoire

Eppeville (Somme, Picardie)

Eppeville info
Code Postal: 80170
Departement: Somme (80)
Région: Picardie
Nombre d'Habitants: 2127
Densité de population: 430 Habitants par km²


Villes près de Eppeville
Abbeville (15.4km) Montdidier (22.7km)
Moreuil (14.2km) Villers-Bretonneux (8.6km)
Ailly-sur-Somme (19.8km) Rosières-en-Santerre (7km)
Flixecourt (19.8km) Fressenneville (21.4km)
Chaulnes (11.4km) Dargnies (14.2km)
 

La Sucrerie d'Eppeville

façade de la sucrerie d'Eppeville

Venez visiter la GS d'Eppeville. La plus importante sinon parmi les plus importantes sucreries à betteraves du monde .
Les légendes sont sur les photos.

sucrerie d'Eppeville extérieur de la sucrerie d'Eppeville  cheminées _ sucrerie d'Eppeville déchargement des betteraves à Eppeville
 vue intérieure de la sucrerie  bassin de décantation  encore une vanne de la sucrerie  vue extérieure des bâtiments
 cuves inox  le labo de la sucrerie  sucrerie : avant tout des tuyaux  encore des tuyaux
 les camions attendent la mélasse  vapeur

 tuyaux bleus

 tuyaux bleus verticaux
 le sucre prêt à être commercialisé  machine à sucre

Historique de la Sucrerie d’Eppeville

La Grande Guerre ayant détruit la quasi-totalité des sucreries de la région, M. Emile Tabary, ancien directeur de la sucrerie de Flavy-le-Martel (à 10km de Ham) veut reconstruire sur de nouvelles bases. L’industrie étant éparpillée, il veut tirer parti des circonstances pour la concentrer et ainsi obtenir de meilleurs résultats. M. Tabary voit grand… très grand ! Avec l’aide de M. Edmé Sommier, raffineur parisien et de M. Boivin, il réussit à mettre au point un projet de regroupement des dommages de guerre en obtenant l’accord de 14 sucreries et râperies détruites : Eppeville, Matigny, Monchy-Lagache, Athies, Mons-en-chaussée, Péronne, Ercheu, Moyencourt, Villers St Christophe, Flavy-le-Martel, Montescourt-Lizerolles, Seraucourt-le-Grand, Lesdins et Courcelles. L’emplacement de la nouvelle usine est choisi : Eppeville. En effet, étant donné l’importance du tonnage de betteraves à travailler, il faut que la sucrerie soit desservie par le fer (ligne Amiens-Tergnier), la route (la RN 30) et l’eau (le canal de la Somme). C’est ainsi que la C.N.S R. (Compagnie Nouvelle de Sucreries Réunies) voit le jour le 13 juin 1919. L’usine est construite de 1919 à 1922 et la distillerie en 1922. Plus de 160 entreprises se côtoient sur le chantier! Jamais, à cette époque, on n’avait vu une fabrique de sucre de cette taille ! Ne fut-elle pas, un temps, la première d’Europe et la cinquième du monde !


L’architecte en charge du projet est Georges Lisch (1869-1960) qui travaillait à l’époque à la restauration du château de Vaux-le Vicomte pour le compte d’Edmé Sommier. La façade principale de l’usine s’inspire de la première gare ferroviaire du Havre. Dans un esprit décoratif « art déco ». Georges Lisch l’orne de motifs de briques en écaille qui riment avec la forme de l’ensemble en arc de cercle. Une vaste ouverture centrale est surmontée de l’inscription en céramique « FABRIQUE DE SUCRE ».

L’ensemble urbain et industriel constitué par la C.N.S.R. représente un exemple très abouti d’habitat social. L’architecte conçoit un vaste programme dont le dénominateur commun est l’appareillage en brique (pour les édifices de production et d’administration) et le style régionaliste. Aux côtés de l’usine, des bureaux, des services (cantine, infirmerie...), de la résidence du directeur traitée en véritable manoir, est édifiée la cité-jardin « les Chalets » pour les contremaîtres. Cette dernière, inspirée des réalisations anglo-saxonnes, forme un quartier verdoyant de 26 maisons jumelles, entourées chacune d’un jardin de 14 ares, desservi par quatre rues et doté d’un terrain de sport.

La première campagne sucrière est effectuée en 1923. En 1931 est créé un atelier de semoulerie et d’empaquetage.

Il n’y a pas eu de campagne en 1940 à la suite de graves dommages de guerre, ni en 1944 en raison de nouvelles destructions importantes. C’est seulement en 1947 qu’Eppeville retrouve son activité d’avant-guerre.

En 1968, la C.N.S.R. se regroupe avec des actifs sucriers (Bouchon et Pajot, Saint-Louis et Etrepagny) pour devenir « Générale Sucrière », se plaçant au deuxième rang des entreprises sucrières françaises et au cinquième rang de celles de l’Europe des neuf.

En 1970, un atelier de déshydratation de pulpe de betteraves est implanté.

En 1975, une imprimerie-emballages est créée.

En 1988, Générale Sucrière change à nouveau de nom et devient Saint-Louis Sucre.

Enfin, en 2001, Saint-Louis Sucre est racheté par le groupe coopératif allemand Südzucker, numéro un du secteur sucrier en Europe.

En 2019, Südzucker annonce la fermeture du site. Le 8 février 2020, la production s’arrête mettant fin à une histoire centenaire.

Une bien triste nouvelle qui n’a pas manqué de jeter la stupeur et la consternation chez les 132 salariés de l’usine mais aussi chez les producteurs, les saisonniers, les commerçants de l’agglomération hamoise…et de susciter une très grande émotion dans la population de la région parmi laquelle les nombreux retraités de la sucrerie.

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Citons quelques chiffres afin de mieux appréhender l’importance et le rayonnement de cette industrie, fleuron de notre territoire : en 1955, l’ensemble des installations comportait plus de 1000 m de quais d’expédition par camions et wagons et un port fluvial important doté de grues et de portiques roulants où accostaient plus de 1000 péniches par an. Cet équipement considérable permettait d’assurer un trafic égal à celui du port de Boulogne-sur-Mer avec près de 1.200.000 tonnes manutentionnées par an !


En 1981, l’usine se plaçait encore au deuxième rang des entreprises sucrières françaises et au cinquième rang de celles d’Europe des neufs. Sa surface emblavée était de l’ordre de 20.000 hectares et la production journalière de sucre de 1500 tonnes. Son effectif était de 712 permanents et de 295 saisonniers.

En 2012, la surface ensemencée était de 15.900 hectares (67% dans l’Aisne, 23% dans la Somme, 10% dans l’Oise). 1200 «  Planteurs » venant d’un rayon moyen de 30 km approvisionnaient l’usine. En campagne, la quantité journalière de betteraves travaillées était d’environ 16.000 tonnes et la production journalière de sucre de 2000 tonnes. En post-campagne (travail non plus de betteraves mais de sirops en surplus), la production journalière de sucre était de 1900 tonnes. La distillerie produisait, de son côté, environ 2.500 hl d’alcool par jour, à partir de jus de betteraves et de mélasses (résidu sucré de fabrication). Quant au conditionnement, il avait emballé, toute l’année, le sucre de l’usine soit environ 80.000 tonnes (sucre cristallisé, semoule, glace, morceaux...). Et l’atelier de déshydratation avait fourni 62.000 tonnes de pellets.

François Cassel Ham
Editorialiste et rédacteur en chef, jusqu’en 2000, du Journal de Ham.
Journaliste-historien.




L' Histoire d'après l'Abbé Decagny 1867

EPPEVILLE, VERLAINES, COUPEVOIE.

Ce village, situé près de Ham sur la rivière de Somme, est cité dès le XI éme siècle sous le nom de Pevilla, Espevilla, Espetii villa puis Espeville et même Ebeville d'après une ancienne carte.
On pourrait lui attribuer une origine romaine ; et supposer que celle dénomination lui sera venue de espavus étranger, émigré, à cause de son établissement primitif par des colons provenant d'une autre nation, Eppeville était une cure régulière du doyenné de Ham, sous le titre de prieuré et appartenant aux Prémontrés, avec d'autres possessions et les anciennes dépendances de Bonneuil, Verlaine, Couppe-Voye et St-Grégoire.
En 1138, la bulle d'Innocent II, citée à Estouilly, attribue à ces religieux les moulins d'Eppeville et dOffois. En 1143, le cartulaire de P'rémontré P 12, relate au nombre de leurs priviléges confirmés par le pape Célestin: molendina d’Espeville et dimidiam partem decime ejusdem ville. En 1168 et 1169, lettre du pape Alexandre III à Henri, archevêque de Reims, par rapport aux discussions élevées entre l'abbaye de Ham et celle de Prémontré, au sujet des moulins de Ham et Espeville.
En mai 1254, on trouve une charte de Vermond, évêque de Noyon, relative à un compromis entre Ham et Prémontré au sujet de ce différend. On y voit qu'il y avait alors une espèce de société nautonnière sur la rivière de Somme.
Des baux de 1625 et 1740 aux archives de l'Oise constatent que le Chapitre de Noyon possédait aussi à Eppeville178 setiers, 77 verges de terres, dont 171 sur le chemin du pont d'Allemagne.L' église, vocable St-Martin, conserve encore d'anciens restes de pleins-cintres qui indiqueraient une première construction d'époque romane.
Le chœur datait du XVème siècle ; mais sonarchitecture gothique a généralement disparu dans la restauration presqu'exclusive qu'on en a faite. Suivant la tradilion, une verrière de l'abside, du côté de l' évangile, représentait autrefois Gaugnier   (François) de Ham qui, au XVè siècle, rapporta d'un Voyage en Palestine et donna à cette église de précieuses reliques consistant en un morceau de la vraie croix ,une partie de la tête de St- Etienne et quelques parcelles des ossements de Ste Marie-Madeleine.
L'abbé de Prémontré possédait la dîme et la cure d'Eppeville dont les derniers curés réguliers furent François du Liége en 1680; Jean Doudequin en 1688; François d'Audigny en 1730; N. deVillers en1i760; puis Henri-Quentin Cambronne. Ce domaine élait un fief détaché de la châtellenie de Ham sous réserve de foi et hommage, comme on le voit par rapportà Gauthier d'EppevilJe en 1223 et en 1228.
Lui, ou son père du même nom, paraissent pour la première fois comme seigneurs de ce village, en 1212. Une charte en date de la même année, d'Etienne, évêque de Noyon, confirme une donation que Jehan miles (chevalier) de Espevile fait ù l'abbaye de Longpont de 3 muids de froment à prendre sur 9 modiatas (muiées) de terre que Vilermus de Guisencort jure hereditario excolit (exploite par droit héréditaire) . En décembre 13360, des lettres de Philippe VI en faveur de N.-D.de Ham, rappellent un autre Jean d'Eppeville pour la dernière fois.
Au bout de deux siècles seulement, on retrouve messire de Vauchelles, d'EppeviIle, au sujet d'une remise faite par lui en 1569 à Antoine de Bovelles, seigneur d'EppeviIle, Verlaines, etc..En effet ce domaine fut possédé en dernier lieu par la famille de Bovelles qui fut dispersée à Bernes, Ennemain, Sancourt, Eppeville, Muille-Villette, etc. et dont, malgré des recherches attentives, il est difficile d'établir précisément la filiation, même en réunissant les citations qui en seront faites à chacune de ces localités. Cette maison peu ancienne et dont la noblesse date de 1500, eut pour chef Jean de Bovelles et Bouvelles, écuyer. seigneur du Sart de Bernes, vcrs le milieu du xvème siècle.
Antoine, l'un de ses petit-fils, comme Charles le célèbre écrivain qui sera rappelé à Sancourtt dont il était seigneur, commença la branche des Bovelles d'Eppeville qui eurent assez d'importance et en ha­bitèrent le château. Antoine, cité plus haut, paraît pour la pre­mière fois en 1569, avec Louis de Bocelles, seigneur de Bonneuil en 1557. On lui donne encore le titre de seigneur d'Eppeville dans un bail qu'il fait, Ie 27 juin 1578, d'un étang contenant : 3 mancaulx de terre, y compris les deux dodeunes aux environs : suit un résumé abrégé de sa descendance.
Son fils François de Bovelles, seigneur d'Espeville, Verlaines, Muisle, Planque et autres lieux, gentilhomme de la maison du roi, avait cédé son cousin Guillaume la terre de Sancourt-Viéville que lui avait donnée son oncle, l'abbé de Bovelles: il épousa dlle Florence de Boubers, et était mort à l'époque de ce testament de sa veuve, en date du i 8 janvier 1645. « Fut présente Dlle Florence de Boubers, veuve de deffunt noble seigneur messire François de Bouvelles... laquelle au lit, malade, saine d'esprit et d'entendement... eslit la supulture de son corps dans l'église paroissiale d'Espeville, proche celle de son mari. Ordonne son enterrement de la manière qui suit... douze femmes seront habillées de une robe de drap noir à la charge qu'elles assisteront à son enterrement... donne à de Bouvelles, son fiez (fils), la petite croix d'or qu'elle porte ordinairementa ».Ce fils, Jean de Bovelles, écuyer, seigneur d'Espeville, etc., comme son père, épousa, le 6 janvier 1641, Elisabeth de l'Epinay: il était en 1657 lieutenant colonel du régiment de Béthune, commandant de la ville et du château de Ham, et mourut en 1658. Suivant Hudiquet de Blancourt, sa veuve demeurant à Eppeville, a fait preuve de noblesse de'puis le-13 mars 1500, ainsi que Renè de Bovelles.
En 1632, Anloine d'Aumale, écuyer, était marié à Marguerite de Bovelles,
En 1697 est citée Dame Marguerite Hurault de Verdier (alibi du Venil et Weil), épouse de Messire François de Bovelles, seigneur d'Eppeville, Verlaines, Muille, Aubigny, Planque, Couppevoie etc, capitaine des grenadiers au régiment de la reine alors à l'armée d'Allemagne. François, marié en 1690, avait pour
sœur Jeanne-Charlolte qui épousa Antoine Lebel de Valgencheuse.
En 1708 est également menlionnéc Dame Elisabeth-Marguerite de Bovelles d'Eppeville, veuve >en 1685 de Messire Brûlart, chevalier, marquis de Genlis, qui donne une rente viagère de 100 l. à Joseph de Lavergne de la Marete , clerc tonsuré du diocèse de Cambrai. François de Bovelles mourut le 17 juillet 1719. Le 1er juillet 1716, Gabrielle-Pélagie de Bovelles, sa fille unique survivante, avait t.'ansporlé les riches possessions de sa famille
dans la maison de Caulaincourt, par son mariage avec LouisVers le milieu du XVIIIe siècle, la seigneurie d'Eppeville était attribuée M. d'Oppy dont la fille Marie-Henriette décéda le 22 avril t 766, C'est à ce seigneur qu'on pourrait assigner la construction du dernier château, peu remarquable, de cette localité.
le nobiliaire de Soissons désigne généralement les Bouvelles
comme seigneurs d'Eppeville, d'Ennemain, du Sart de Bernes, de Bonneuil, etc.., maintenus dans leur noblesse depuis 1500, avec armes: de gueules, au pal d'or, accosté de 2 vols de même; supports et cimier, des Iicornes d'argent. Néanmois sur un vitrail de l'église de St--Quentin, donné par le célèbre Charles de Bovelles, ses armoieries peintes d'une manière plus certaine sont: de gueules, au pal de sinople, à 1vol d’or chargé de 3 coquilles d'argent. Colliette leur assigne pour cimier un casque surmonté
d'un animal lampassé de gueules; et pour supports: deux sauvages couronnés de lauriers.
Eppeville, ancien prieuré-cure, était réduit à l'état d'annexe depuis le concordat de 1801. Un titre récent de chapelle vicariale lui donne lieu d'cspérer bientôt celui de succursale. >plus en rapport avec son importante population. Déjà, à cet effet, un des plus beaux presbytèress du canton fut élevé en 1864 par la commune qui possède encore 45 hectares 76 ares 89 centiares s de pr'opriétés r'apportant uu rcvenu moye,n de 1500 francs.
   Principaux lieux dits RRuisseau du Pont d’Allemagne, chemin et sole deu Berlot, sole de Grosse Borne, le Missipipi,
    VERLAINES ET COUPEVOIE sont des dépendances peu considérables d’Eppeville..
    Ancien ressort , , comme Esmery-Hallon 
    En t867  population , 570 habitants ; 148 maisons ; il n’y en avait que 50 en 1710  superficie territoriale , 490 hectares .