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        AUJOUR'HUI ET DEMAIN.        


La seconde ne planta pas autant de croix sur les collines que la première.
L'horreur fut épargnée à nos concitoyens. Il faut pourtant ici avoir une pensée pour nos frères juifs qui avaient quitté la région pour Paris et le Sud et que l'abomination Nazi rattrapa.
Avec la libération, la France retrouva ses vieux démons.
De Gaulle fut vite renvoyé à Colombey et Leclerc sur les terrains d'opérations extérieures. La politique reprit le chemin des préaux d'école et s'occupa de mettre à jour la liste des héros.
La troisième République avait fait l'objet d'une contre-propagande en règle sur les antennes de Radio Vichy qui usait du terme Ploutocratie à toutes les radiodiffusions. Les élus de la troisième l'ayant finalement sabordée,il fut convenu d'écrire une nouvelle constitution : la IVème. Comme beaucoup d'anciens députés s'étaient habilement placés du bon côté, au bon moment, elle reprit les tares de la précédente, en diminuant encore l'exécutif. Les gouvernements jouaient à la table tournante et à esprit-es-tu là ? pendant que les assemblées paradaient avec leurs immunités et leurs diatribes.
Au lieu d'utiliser les fonds de relance du plan Marshall, pas un sou ne resta au pays. Au lieu de favoriser le développement économique, c'est la sidérurgie, les mines de fer et de charbon, et la SNCF qui reçurent le soutien des fonctionnaires et l'argent des contribuables. L'Electricité de France honorait le premier commandement de Lénine : le communisme, c'est les Soviets et l'électricité . Elle fit l'objet de toutes les attentions, comme Renault ;" il ne faut pas désespérer Billancourt", et l'Education nationale, qui devint la plus importante organisation du monde après l'armée rouge.
La quatrième République cumula tous les mauvais choix et pourtant ne causa pas trop de tort au pays, car il était posé en filigrane que l'Etat devait être ingérable pour assurer de longs mandats aux députés et laisser la population en paix. La politique confirma alors la coloration mesquine qui attribuait beaucoup d'importance aux noms des rues. Les villages, juste reconstruits, furent " relookés", en imprimant de nouveaux noms sur des plaques de rue avec le même esprit partisan et revanchard qu'auparavant. Ce qui aurait pu être un trait humoristique ou de la facétie se drapa d'idéologie et arriva à l'effet contraire de celui recherché lorsque, quelques années après, la vraie personnalité des héros fut connue. Les rues Staline, Pouchkine, Engel, et plus récemment Allende trouvèrent ainsi domicile en Vermandois. L'idée traduisait complètement des intentions de propagande forcée, fortement colorée de culte de la personnalité.. Il fallait des hérauts à des personnages douteux et lointains !, alors que tant de nos ancêtres méritaient tout autant d'intérêt ! .
Pourtant, après la construction du mur de Berlin, l'écrasement du Printemps de Prague, des doutes fissurèrent la foi en l'idéologie communiste. Staline faisait l'objet d' une campagne de dénigrement sournoise. La littérature du Goulag commençait à passer en occident. Soljenitsine et d'autres révélèrent la partie visible de l'iceberg. Staline avait tué plus qu'Hitler et presqu'aussi cruellement !
La déstalinisation commenca sous l'initiative même de ceux qui, par miracle, avaient pu échapper aux purges. Stalingrad fut rebaptisée ainsi que toutes les rues Staline du monde, sauf dans notre région où le processus fut beaucoup plus lent qu'ailleurs.
Les sympathisants et les membres déclarés du parti communiste s'affirmaient majoritaires, les conseils décidèrent d'attendre la renaissance du phénix. Dans certaines communes, astucieusement, le maire demanda aux riverains des rues mal-baptisées de se dénoncer eux-mêmes. Les commerçants, artisans, boutiquiers des ruelles, craignaient on-ne-sait-quoi et se comportèrent comme des citoyens de la troisième République. Il ne fallait, ni penser, ni juger, ni exprimer d'idée personnelle. Beaucoup de communes restèrent ainsi, longtemps, dans le sillage du drapeau rouge qui proclamait le communisme soviétique comme "globalement positif", en omettant de dire tout ce que celui-ci devait à Babeuf, Condorcet, Gaudin et tant d'autres qui n'avaient aucune leçon à recevoir de commis mandatés.
Le temps passant, l'anomalie devint si criante que des plaques disparurent quelques jours avant l'effondrement du mur de Berlin et du communisme. Il en reste pourtant encore. Stalingrad n'est pas encore oubliée chez nous, pourtant pays des troubles de mémoires allant jusqu'à l'amnésie. Ces anecdotes, trop nombreuses pour être narrées par le détail, ne clôturent pas l'histoire nos villages millénaires car à chaque instant, même au plus profond du sommeil, la vie continue. Certains penseurs ont imaginé un sens à l'histoire. Sous cet angle, le Vermandois cumule tous les handicaps. L'investisseur et le touriste ne trouvent, ici, que peu d'accueil et de compréhension ! L'administration centrale y envoie, depuis de trop nombreuses décennies, des baillis zélés et carriéristes qui s'efforcent, en appuyant vers le bas les têtes qui émergent au-dessus du fil de l'eau, de faire rentrer l'argent du panier comme depuis les débuts de l'histoire comme si rien ne s'était passé depuis la venue des puissances tutélaires. La maladie, instillée par nos fonctionnaires, largement soutenus par les politiciens idéologues de la quatrième République et des débuts de la cinquième, a eu raison de toutes ces P.M.E et P.M.I qui faisaient vivre des milliers de ménages jusqu'aux années 70. La phase de récession, ouvrant béante la spirale de l' enfoncement, mena le pays à un découragement profond et à des records d'aides sociales diverses. Cette partie de France, si merveilleusement installée dans un landau au matelas douillet et riche saura-t-elle, un jour, faire face à ses prédateurs, et remonter la pente?.
Deux mille années d'histoire ne démontrent que cela ! Le sommet cache l'abîme, la guerre précède la paix et jamais rien ne s'arrête !
Il faut seulement garder en mémoire l'extraordinaire richesse de notre terroir, les destinées prodigieuses de tous ceux, cités et oubliés dans ces pages (*), et rêver de châteaux reconstruits et de villages plus confraternels, où l'harmonie municipale viendrait accueillir tous les Européens intéressés par un voyage au coeur du pays qui a fait les rois, la France, l'Europe même, et qui a payé, plus que tout autre, le prix de cette grâce !

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A Saint Quentin, à  Saint Médard, à Saint Rémi, nos Saints Patrons,

A tous les Saints dont on a perdu le nom,

Aux Jeanne d'Arc et d'Albret,

A Norbert, Abélard,

A Charlemagne,

Aux Sires de Ham et Coucy, Merci.

 

                     Et que les serments de Quierzy, d'Henri IV, de Grégoire le Grand

                      et  de celui de Leclerc à Koufra

                      veillent sur les générations futures,

Qui, en voyant le canal, les buttes et la collégiale croiront,

même sans lire,  en l'homme et en son avenir.

 

A Gracchus aussi, Condorcet et Saint Just,

A Crozat , Debeney , Badinguet,

et peut être même à Staline

à condition que ce soit en sourdine !

 

A nos agriculteurs, forgerons, travailleurs,

peintres et musiciens,

à nos chasseurs et pêcheurs,

qu'ils maintiennent la vraie foi

dans ce pays de joies et de pleurs

que j'appelle avec vigueur :

Vermandois !

 



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(*) que Saint Gilbert, natif du Vermandois, qui porta l'évêché de Meaux aux premières places des grandes paroisses de France, intercède en ma faveur pour tous mes oublis ! Il ne connaîtra pas ce sort injuste, in extremis !

"L'histoire est le témoin des âges,
  la lumière de la vérité,
  le trésor de la mémoire,
  l'école de la vie,
  la messagère du passé."
   
  
CICERON



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