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Gay-Lussac, directeur de l'usine en 1848, celui que tous les lycéens doivent connaître !


La ville a une tradition ancienne d'industrie chimique.
Pour autant, la puissance publique : Mairie, Préfecture, Conseils général et régional a longtemps occulté des vérités sur les risques, cherchant à préserver ses revenus municipaux . L'attitude de "rentière" de ces administrations n'aura in fine que contribuée à réduire et faire partir une grande part de l'industrie chimique locale au détriment de la population qui avait pourtant son mot à dire . La chimie , certes, apporte des nuisances mais Chauny, cité industrielle, s'accomodait assez de certaines contraintes et chantait déjà au siècle dernier son dernier vacher ... M Tout Le Monde



L'épitre à Tout-le-Monde


1825


A toi Bouvier célèbre au pays Vermandois !

Qui nouveau Poliphène en ton antre sauvage,

As illustré son nom et celui des Chaunois.

Grand Bontés, ah ! Puisse mon hommage

te confirmer l'estime où je me sens pour toi !

honneur te soit rendu, célèbre Tout-le Monde !

Non moins puissant qu'un roi ; sur l'animal immonde

Sur les chevaux, les boeufs, on a dit que ta foi,

Dans des temps déjà loin se supportait sans peine,

Dans cette vaste plaine .

Ce n'est pas en barbare ou comme un monstre hideux

Après onze-cents ans de descente au Ténare

Qu'à l'aîné des Cyclopes, Ici l'on te compare.

C'est par ta haute taille et par tes longs cheveux.

On vante ici ton zèle et ton urbanité

On prône encore ta force et ton humanité

L'histoire nous apprend que sur les bords de l'Oise,

Où des nymphes par fois allaient jouer sur l'eau,

Sans orgueil, comparaient leur grandeur à la toise

Et qu'un enfant du ciel vous mettait de niveau.

Sous ton épais manteau que de vertus cachées

S'il faut s'en prendre à vous

Belles de Senicourt, nouvelles Galatées,

Tu fis bien des jaloux,

Quand ton cornet cornant, cornait à leurs oreilles

Enfonçait le tympan... du bruit de tes merveilles.

Pasteur que d'animaux ont vécu par tes soins !

Toujours la prévoyance et la sollicitude

se sont fait une douce étude

De veiller à tous leurs besoins.

Du matin jusqu'au soir, de la verte prairie

tu leur faisais brouter l'herbe tendre et fleurie

Le plus parfait ombrage et les plus frais ruisseaux.

Les ardeurs de l'été préservaient les troupeaux

Que n'as tu gouverné des êtres raisonnables ?

Ils auraient célébré tes qualités aimables ;

On n'acquiert point de gloire à régner sur des sots,

Car tous leurs dévouemens n'enfantent que des maux.

Achille sans Homère eût-il été connu ?

Le héros de Ségur l'illustre parvenu ?

Dont le grand nom occupe encore la terre

Peut-être , sans lui, dans l'oubli

Demeurerait enseveli

Comme le bruit de son tonnerre ;

A nos moutons, je reviens, Tout-le-Monde,

Laissons cet aigle altier élever jusqu'aux cieux

Son vol audacieux

Toi. La célébrité, moins brillante en ce monde.









Eut d'aucun attentat, d'aucun crime à rougir !

En peut-on dire autant de tous les pasteurs d'hommes

non, tu n'as , de mes vers, qu'éloges à recueillir.

Interprète aujourd'hui de tes bêtes de somme,

Pour elles, je te rends l'hommage qui t'est dû,

importe où je la trouve, je chante la vertu,

Un pâtre vertueux a pour moi un mérite.

Il administre bien ses moutons, ses chevraux

Les loups ravissans par ses chiens mis en fuite

n' ont jamais dévoré ses timides agneaux

Il sait bien contenir la force carnivore

qu'on touve dans les bois et bien ailleurs encore

il sut par prévoyance, en la tiède saison,

conserver sur leur dos un peu de leur toison,

Dans nos champs il sut, par une chance heureuse,

séparer les agneaux et les brebis galeuses

s 'il a de quelques ânes rabaissé la fierté ;

il sut à ses troupeaux laisser la liberté

et d'aucun d'eux on eut à déployer la perte.

A son oreille au guet et son coup d'oeil alerte

on pu leur éviter danger, épizootie

qu'ici ma raison paraître une folie

Je deviens courtisan, j'engage ici ma foi ;

en atteste les Dieux de la terre et de l'onde,

d'un pasteur couronné, je subirais la loi

S'il ressemblait à TOUT-LE-MONDE.

























Le premier vacher de Chauny, nommé Tout-le-monde, que sa postérité remplaça longtemps dans cet emploi, donna lieu à un proverbe connu par toute la France. Nos compatriotes l'entendirent citer depuis les pyramides d'Egypte , jusqu'au Kremlin des Czars ? On conte merveille de ce vacher : on le fait d'une force et d'une taille monstueuse ; on dit qu'il gardait ses bêtes à cheval et qu'il donnait du vin dans son cornet à tous ceux qui venaient le voir par curiosité. Il vécut près de 120 ans .


Voci l'épitaphe qu'on mit sur son tombeau :



Ichy chous chete lorde tombe
Gist le vacher, dit tout le monde
De Chalny chité de grand prix
Entre mins chités du pays
Qu'il pasche de Kéron la barque
Autant bien qu'il wardit no'vaque
Chisch trepassa d'ans chent dix neuf
Si gros de vertus, comme boeuf
Boviers, vaques, kévals et ânes
Bien wardez d'interrompre s'ame



D'un prologue d'Arnould Rogier, intitulé Tout-Le-Monde le Vacher Iégendaire de Chauny, récité par M. Delahaye le 23 mai 1868, à l'ouverture du nouveau. théâtre de Chauny (détruit en 1917 et non reconstruit), nous extrayons le passage suivant :



J'étais (1) ... le sais-je bien ? Dans la riche vallée
Par les soleils brûlants, par la blanche gelée,
Sans autre vêtement qu'un lourd sayon de peaux
Solitaire et rêveur, je gardais vos troupeaux
J'étais un peu sorcier : de vingt lieues à la ronde
On venait consulter le Vacher Tout-le-Monde.




Archive du 15ème siècle



Archive du 17ème siècle




Localisation

France ; Picardie ; Aisne ; Chauny

Nom de l'édifice

Usine

Nom de l'objet

 

Légende

Ouvriers travaillant à l’usine de Chauny encadrés par des soldats allemands ; ils n’ont pas le droit de quitter la ville

Photographe

Wijzenbeek, E.

Date prise vue

1915

Crédit photo

Ministère de la culture (France), Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Diffusion RMN-GP



La Cantine du Soldatenheim de 40 à 44(Foyer du Soldat) avec l'inscription en allemand « Ce que votre patrie honore vous honore aussi ».